Lorsqu’on est en phase de création, de remobilisation, de développement… découvrir ce qu’il se fait ailleurs peut-être particulièrement inspirant, même si chaque histoire est différente.
C’est par conséquent dans le cadre de l’accompagnement de la construction de la politique jeunesse appaméenne, que, le 26 janvier dernier, des élu·e·s, techniciens, responsables associatifs… ont été invités à se déplacer à Saint-Jean commune Haut-Garonnaise de 11000 habitants, afin de découvrir une dynamique originale en matière de jeunesse.
Un peu d’histoire
Au départ, Saint Jean, c’est une commune péri-urbaine, à l’urbanisme disparate, traversée par une départementale bruyante et sans le moindre espace public remarquable.
Une volonté cependant pour l’équipe municipale : créer du lien social au travers d’un bâtiment interservices et intergénérationnel. Un projet comprenant une bibliothèque, une ludothèque, un foyer des anciens, une maison des jeunes, un fablab…
Ce qui sort de terre, ce sont « les granges » qui se matérialisent par deux bâtiments reliés par une passerelle. Deux bâtiments qui relient le nord et le sud du centre-ville. Et au final un seul espace que l’on traverse et qui fabrique un lien fort entre territoires. « Un vaste mail où toutes les générations peuvent se retrouver ».
Plusieurs acteurs et plusieurs espaces se côtoient ainsi au quotidien, tout en ayant chacun son espace propre : le jardin des seniors, la cour de la MJC, la terrasse des enfants, etc).
Tous les accès débouchent cependant sur le même espace dans lequel on trouve de quoi jouer au basket, faire de la pétanque ou jouer dans le canelet …
L’ambition : prouver que la création d’espace dédié à chaque public et de plus en plus isolé n’est pas la solution.
L’enjeu : re-fabriquer des bâtiment et des espaces publics ouverts dans lesquels toutes les générations peuvent se retrouver et faire travailler les acteurs ensemble.
L’ANneXe
Faire du lien, c’est un peu le support de toute action à Saint-Jean. Les granges ont ainsi donné une impulsion à une politique jeunesse ambitieuse. Et c’est dans ce cadre qu’est née « L’ANneXe », ou espace services jeunesse, en collaboration avec l’Education Nationale.
Cet espace est au cœur d’un projet innovant et expérimental en matière d’éducation, de formation et de jeunesse, en direction des jeunes et de leurs familles. Il est tourné à la fois vers le collège et aussi vers la ville.
Physiquement, il a remplacé la haie végétale qui séparait la ville du collège. Une porte ouverte vers le collège, une porte vers la ville. Un lieu de transition, une passerelle, un sas de décompression ouvert à toutes heure de la journée.
Aux côtés des enseignants c’est une équipe d’éducateurs, de médiateurs de prévention et d’animateurs qui cheminent avec les jeunes et qui les aident à trouver leur chemin.
Divers projets ont vu le jour. Ils ont tous pour objectif commun :
- D’accompagner les jeunes dans leur projet de formation, de parcours d’orientation,
- De prévenir les fragilités, les comportements à risques, les addictions,
- D’accompagner l’usage des outils du numérique et prévenir les dangers du numérique,
- De faciliter l’ouverture culturelle, l’autonomie et la mobilité
- De faciliter l’inclusion de tous.
Cette expérimentation est une réponse à la dispersion de certains services liés à l’éducation, à la formation et à la jeunesse, qui compliquent les démarches des élèves, des familles, des jeunes, des adultes, des personnels et des partenaires des différents services de l’État et des collectivités territoriales.
Pour la ville de Saint-Jean, l’ANneXe n’était qu’une première étape dans sa politiques JeunesseS, déclinée au travers d’une « plateforme JeunesseS » qui s’étendra peu à peu aux 14-25 ans.
Cette plateforme se veut une réponse aux préoccupations des jeunes, en proposant un véritable espace d’accueil et d’orientation. Elle concerne l’ensemble de leurs démarches de vie sociale et d’orientation préprofessionnelle, d’autonomie par la formation, le logement, la mobilité et l’emploi. Elle est aussi une vitrine de tous les moyens offerts par la Ville et ses partenaires, pour les rendre visibles auprès de ceux qui en ont besoin, mais qui ne connaissent pas aujourd’hui tous les dispositifs dont ils peuvent bénéficier.
Le 15 mars prochain les acteurs de la jeunesse appaméenne auront incontestablement de la matière pour enrichir leur réflexion et penser leurs actions communes.
