La ligue de l’enseignement de l’Ariège remporte les Prix du jury et des participants du concours « DISCRIMETRAGES 2020 ». Présentation par Céline Despax, “la fée du projet”!
« Discrimétrages »
« Discrimétrages » c’est, un projet 100% Occitanie ! Un projet 100% Ligue de l’enseignement cofinancé par le Conseil Régional. Un projet 100% collaboratif entre un lycée – l’EREA de Pamiers, la Ligue et des professionnels de pratiques artistiques.
Depuis plus de 10 ans, en Occitanie, chaque fédération de la Ligue de l’enseignement peut proposer le projet « Discrimétrages » à un lycée de son département.
« Discrimétrages », un mot-valise, un seul mot pour discriminations et court-métrages.
« Discrimétrages », un projet inscrit dans la lutte contre les discriminations, un projet qui donne la parole aux jeunes pour permettre l’émergence d’un discours citoyen, d’une démarche de prévention active.
« Discrimétrages » c’est un projet qui vit dans le temps, c’est sa force ! L’aventure ne s’arrête pas à l’énoncé du palmarès : la création des lycéens devient un outil pédagogique, vecteur de leur engagement mais également des valeurs de la Ligue, afin d’alimenter de nombreux groupes de parole.
« Discrimétrages », c’est surtout, pour moi, avec un peu de recul, une fabuleuse aventure, une belle rencontre avec l’Autre, une belle vision de l’Humanité … Un premier essai et deux récompenses le prix du jury et le prix des participants !
C’est la réussite d’un collectif composé à partir de nos différences et de nos richesses individuelles qui sont mises en commun au profit d’une cause commune … c’est la réussite du vivre ensemble, non ?
C’est ce petit film que nous vous présentons ici.
Remerciements
Merci à vous, mes compagnons de voyage 2020 :
Adama, Angel-Luis, Balla, Ibrahim, Kougna, Muhammed et Souleymane, élèves de l’EREA de Pamiers en 2019 – 2020.
Un grand merci aux « troubadours » sans qui ce court-métrage n’aurait pas été possible et n’aurait pas eu toute sa dimension artistique :
Pabloramix (Paul Cuisset) slameur, ce magicien des mots, celui qui arrive avec son chaudron et sans doute une potion magique permettant à chacun de devenir écrivant.
Martial Lamrit musicien qui met en paysage ses notes de musique et les paroles.
Quentin Eschrich ingénieur du son pour son perfectionnisme pour réaliser une bande son où les mots sont les mieux mis en valeur.
Et enfin Fabien Poisson, réalisateur, qui a mis au service de ce film toute sa sensibilité artistique, toute sa pertinence et toute sa bienveillance qui a permis aux jeunes d’oublier l’objectif et d’être qui ils sont.
Avant d’arriver au concours, il y a un parcours, un cheminement…
1 – Trouver ses partenaires de voyage, ceux et celles qui pourront apporter leurs compétences au profit d’un court-métrage dans la lutte contre les discriminations.
Amoureuse de l’écriture qui permet à l’âme de crier (anagramme d’écrir !) aussi bien son besoin d’amour, son besoin de liberté que ses joies, ses colères, ses espoirs, je co-construis ce projet avec de fidèles partenaires du Pabloramix Trio pour la partie écriture, mise en voix et musique et avec Fabien Poisson, pour la partie audio-visuelle.
2 – Des rencontres avec l’EREA de Pamiers pour mobiliser les équipes éducatives. Je remercie pour leur confiance Hervé Lafitte – professeur « Français Langue de Scolarisation », prise en charge des élèves allophones EREA – et Stéphanie Queffelou – CPE EREA.
3 – Des rencontres avec les jeunes de l’internat pour leur présenter le projet : faire un clip-vidéo sur les discriminations. Sur la base du volontariat 7 garçons nouvellement arrivés en France s’inscrivent. Tous ces élèves sont allophones, ils ont voulu parler d’eux, des personnes venues d’ailleurs avec des différences visibles, la couleur de peau. Le mot RACISME a été prononcé tardivement lors des ateliers d’écritures.
4 – Des ateliers d’échanges sur les discriminations, les stéréotypes, les clichés … « On est tous discriminés » ! (Phrase d’un des 7 jeunes) Des temps d’échanges pour apprendre à se connaître, difficile d’échanger lorsque on ne maîtrise pas suffisamment la langue et lorsque l’on parle de choses douloureuses. De ces ateliers, il ressort qu’être discriminé ou discriminer n’est pas acceptable pour eux, quels que soient les types de discriminations.
5 – Trois ateliers d’écriture avec Pabloramix. « On est tous différents, on a tous des esprits différents, on veut s’intégrer, on est une famille ». (Phrase d’un des 7 jeunes)
Pour déclencher le travail d’écriture, parler de musicalité, de rimes, « Y’a pas de couleurs » de Kery James. Un texte qui leur a parlé, un texte simple pour apprendre à écrire.
Message d’amour même en temps de guerre
Alors que certains attisent les passions
Moi j’rappe pour les Noirs, les Arabes et les Blancs
Saches que je suis pas de ceux qu’effraie la différence
Ta couleur de peau pour moi ne fait aucune différence
Y a pas de couleur pour aimer, pas de couleur pour souffrir
Pas une couleur qui t’empêche de mourir
Pas une couleur pour s’aimer, pas une couleur pour sourire
Pas une couleur pour pleurer (tu le sais)
Dans nos différences nous sommes liés
6 – Un atelier d’écriture musical avec Pabloramix et Martial.
7 – Un enregistrement avec Pabloramix, Martial et Quentin le 13 mars 2020.
Un confinement. Un moment propice à la réflexion, néfaste pour les projets qui peuvent avorter. Un moment propice pour continuer à faire vivre notre groupe, pour souder toujours plus nos liens.
8 – Un tournage en trois temps en juillet avec Fabien.
La crise sanitaire qui s’installe…
Un deuxième confinement.
9 – Deux décembre 2020 un concours à distance, dommage ! Mais un résultat à la hauteur de l’investissement et de l’engagement de ces 7 jeunes, quelle belle leçon de vie !
Céline Despax
Chargée de mission « Education&Citoyenneté » à la Ligue de l’enseignement de l’Ariège.
