Aujourd’hui, je suis allé à la rencontre de Benoit Canal. Un jeune réalisateur, Ariégeois de pure souche. Benoit est à l’origine de l’Agence de production Acrofilm avec son associé Pierre Périsse.
Depuis deux ans maintenant, ils sont à l’origine de plusieurs films, dont un, sorti récemment, retraçant le parcours de son amie et championne mondiale Perrine Laffont.
Étudiant en école d’audiovisuel à l’ACFA Multimédia (Toulouse), il s’épanouit très vite dans sa formation de réalisateur – monteur, à travers plusieurs stages et projets. Il met en pratique ce qu’il a appris sur les bancs de l’école. Une expérience qui va l’enrichir aussi bien sur le plan de son professionnalisme qu’en terme de maturité, par la confiance qui lui sera accordée.
Un associé, un ami, mais surtout un mentor
Les débuts de sa carrière en tant que réalisateur ont été très précipités pour Benoît, par l’occasion qui s’est présenté à lui. Un certain Pierre Périssé, qui va d’ailleurs devenir son futur associé, lui propose d’ouvrir ensemble une Agence de production vidéo.
”A la fin d’une projection d’un de mes films, il est venu vers moi pour me dire qu’il aimerait beaucoup travailler avec moi et pourquoi pas même ouvrir une boite de production ensemble.”
Encore étudiant, pas trop pressé à l’idée de commencer une carrière professionnelle, Benoît hésite.
J’entends dans sa voix une profonde reconnaissance et une certaine affection pour son associé pour l’avoir aidé, comme un véritable mentor qui allait cheminer à ses côtés sans véritablement montrer la direction.
Même si Pierre est une personne très importante sur le chemin de Benoit, aujourd’hui ils ont autant besoin l’un de l’autre et sont complémentaires.
”Il n’y a pas de relation d’autorité entre nous”
Et si justement, c’était la plupart du temps l’existence d’une relation bienveillante et « guidante », libre et choisie, qui permettait de développer des liens forts, propices à l’épanouissement et à l’émancipation d’un.e jeune ? C’est en tous cas la posture dont nous nous inspirons pour accompagner les jeunes dans le cadre de l’expérimentation A.J.I.R, jeunes en milieu rural.
Coup de chance, fruit d’une volonté ou bien les deux?
Au fur et à mesure de notre discussion. J’ai compris que ce soir-là Pierre avait repéré le potentiel de Benoit et qu’il avait eu pour intention de l’aider à l’explorer.
” Pour avancer et aller loin, il faut vraiment vouloir quelque chose”
Quand j’entends la passion avec laquelle parle Benoit, j’ai cette pensée qui me vient à l’esprit : sa chance à lui, il a su aller la chercher et travailler dur ; même si lui ne parle que de la chance, d’une opportunité qu’il a saisie.
Pourtant, en entendant le sérieux avec lequel Benoit a su plonger dans les expériences de sa vie, je dirais que sa chance est le résultat d’un continuel investissement de sa part et d’une forte capacité à s’adapter aux nouvelles expériences, et à en tirer des leçons.
Être jeune, réalisateur et… Ariégeois ?
Je lui ai demandé s’il voyait l’Ariège toujours avec le même regard qu’avant, lorsqu’il était encore au Lycée :
« Pour être honnête je ne me voyais pas travailler en Ariège, je ne voyais pas tout le potentiel qu’il y avait sur notre territoire et toutes les possibilités qui y existent”.
Selon lui, il y a beaucoup de richesses inexploitées dans notre département en ce qui concerne le développement des activités comme le ski, l’escalade, le VTT et autres activités de pleine nature attrayantes pour les touristes et pour les jeunes.
Selon lui, mettre ces activités en valeur dans les décors Ariégeois pourrait justement aider à donner une autre vision du département.
Comme un moyen d’expression qui parle à tous, la vidéo est pour lui la meilleure façon de montrer un territoire et toutes les richesses qui le composent.
L’envie d’authenticité
Lorsqu’il me partage la vision de son métier, je vois alors une flamme s’allumer dans son regard…
“Filmer des fictions ça m’apporte peu humainement, je préfère filmer du vrai ! C’est bien plus puissant à mon goût”
C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé lorsqu’il a filmé son amie d’enfance Perrine Laffont durant la coupe du Monde de l’Alpe D’huez, il y a un mois. D’après lui, le moment le plus fort de ce film, n’était pas quelque chose qu’il avait imaginé par un scénario anticipé, mais une révélation qu’il a eue grâce au filtre de la caméra :
”Quand elle était au cœur de l’action, j’ai eu le ressenti de ne pas avoir la même personne en face de moi, j’ai découvert une autre facette de Perrine que j’imaginais, mais que je n’avais encore jamais vu de mes propres yeux jusqu’à présent ”
Je ne sais pas si j’aurais pu vous faire part de toute la richesse de ces échanges avec Benoît à travers mes mots. J’ai été étonné par l’enthousiasme et la passion de ce jeune homme et par toute sa sincérité. J’ai été content de découvrir une personne aussi animée par ce qu’elle a réussi à accomplir. Pour lui, son métier n’est pas un moyen de transformation de ce qu’il voit, mais plutôt un moyen, lui permettant de vivre de nouvelles expériences et de grandir tout en partageant le regard qu’il porte sur le monde.
Et encore une fois, la découverte d’un jeune talent qui peut contribuer au rayonnement de l’Ariège…