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Depuis le 26 septembre 2019, les élus de la Haute-Ariège ont unanimement décidé de doter le territoire d’un Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI). Ce faisant, et en toute logique, les élus communautaires ont fait le choix d’opter pour une construction partagée de cet outil, avec les élus communaux, les acteurs du tissu économique, les institutions et les habitants.

Un projet participatif et innovant

Au delà, dans une intention politique volontariste, il a été décidé d’associer pleinement les enfants des vallées de la Haute-Ariège à l’élaboration de ce document d’urbanisme, par le biais d’un appel à projet éducatif innovant ;

« Adenanc, le village idéal dans lequel nous souhaitons vivre ».

Dans cet objectif, un partenariat entre la Communauté de Communes de la Haute Ariège (CCHA), les services départementaux de l’Éducation nationale et l’Office Central de la Coopération à l’Ecole (OCCE) a été proposé. Celui-ci s’est traduit par un appel à projets adressé aux 406 élèves des 11 écoles primaires localisées sur le périmètre de la CCHA.

S’inscrivant dans une démarche pédagogique ambitieuse, ce projet propose aux différentes classes, de réfléchir par le biais de 10 thématiques issues de l’aménagement du territoire, à savoir ; la sociologie urbaine, l’architecture, la biodiversité, les paysages rapprochés et éloignés, les activités, la mobilité, les déchets, les réseaux publics, et enfin sur notre territoire de montagne, les risques naturels. Une seule question transversale à ces thématiques, « Quel est notre village idéal ? ».

C’est avec enthousiasme que les enseignants se sont engagés spontanément dans ce projet innovant et fédérateur. Le projet « Adenanc » figure parmi les projets de l’année scolaire 2020-2021 des 11 écoles du territoire de la Haute-Ariège.

S’agissant de la mise en œuvre opérationnelle, un tirage au sort effectué par des élèves de l’école de Luzenac le 5 juin dernier, a attribué sa thématique d’étude à chaque école. Celle-ci est matérialisée sur une affiche grand format reproduisant le logo « fil rouge » du document d’urbanisme : un village dans une vallée de montagne. Des intervenants et des experts dans chaque thématique se rendent aussi depuis la rentrée scolaire de septembre dans chaque classe afin d’accompagner les enfants et les enseignants dans leur réflexion.

Les structures associées

Ce sont elles qui mandatent les intervenants.

• Le Conseil en Architecture Urbanisme et Environnement dont les missions sont de promouvoir la qualité de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement et organiser la concertation entre les acteurs impliqués dans la production et la gestion de l’espace rural et urbain ;
• L’association « Adyul’Ome », dont les missions sont de favoriser la découverte, la connaissance et la mise en valeur du milieu montagnard par des activités pédagogiques, sportives et culturelles ;
• Le Centre Pyrénéen des Risques majeurs dont les missions sont de promouvoir la culture du risque à l’échelle du massif des Pyrénées ;
• L’association « Le Temps d’Agir », dont les missions sont l’éducation populaire de tout public proposant des activités culturelles, d’éducation à l’environnement et à la vie citoyenne ;
• La CCHA participe également à la réflexion des enfants par l’intermédiaire de sa chargée de mission spécialisée en sensibilisation de la population aux gestes durables et aux bonnes pratiques en matière de gestion des déchets.

En complément, l’équipe de chercheurs du laboratoire GEODE du CNRS, spécialisés en éducation et développement durable, suivent ce projet depuis sa mise en place. Au terme de ce projet, ils communiqueront leurs observations et conclusions. Ils contribueront ainsi à une mise en dynamique des pratiques pédagogiques. L’IEN (Inspectrice de l’Éducation Nationale) de la circonscription a par ailleurs souhaité que ce projet soit présenté au Conseil Académique en Recherche-Développement, Innovation et Expérimentation de l’Académie de Toulouse.

Les frontières de la Haute-Ariège sont dépassées, à titre d’exemple, le Centre Pyrénéen des Risques Majeurs, qui accompagne l’école d’Aston pour son travail sur les risques naturels, met à disposition depuis Lourdes deux de ses agents sur toute l’année scolaire.

Le regard des enfants associés, la connaissance qu’ils acquièrent sur leur environnement proche mais aussi, les questionnements sur le sujet des « possibles et des ailleurs », le travail collectif réalisé entre 25 classes distantes de 100km pour celles de Quérigut et d’Auzat, la richesse des nombreux partenariats, donnent à ce projet une ampleur certaine.

La restitution de ce travail est prévue au mois de mai 2021.