Laura Sonneville est la référente départementale chargée de mener à bien l’expérimentation “Jeunes en milieu rural”.
Laura a pris la relève de Jordan qui n’a pu rester en Ariège pour raisons personnelles.
A 31 ans (et demi dira-t-elle), Laura baigne déjà depuis onze années dans le milieu associatif, dans l’éducation populaire. D’abord en tant qu’animatrice avec les “éclés”au niveau régional, puis en accueils de loisirs, séjours jeunes et enfin au PAAJIP pendant trois ans, avant de rejoindre très récemment la plateforme “Territoires Educatifs”.
Très vite elle s’est retrouvée sur des postes à responsabilité. Ce qui lui plait, c’est le challenge, l’initiative, la créativité, la mise en vie d’équipes, quelles qu’elles soient. Alors ce poste et ce projet ils étaient fait pour elle, elle en est persuadée !
Nous avons demandé à Laura comment elle voyait cette expérimentation.
De l’arbre à la Pirogue
D’emblée elle a fait référence à ce mythe mélanésien qui dit :
“Tout homme (ou femme) est tiraillé entre deux besoins. Le besoin de la pirogue, c’est à dire du voyage, de l’arrachement à soi-même. Et le besoin de l’arbre c’est à dire de l’enracinement, de l’identité. Chacun erre constamment entre deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre… jusqu’au jour où il comprend que c’est avec l’arbre qu’on fabrique la pirogue”.
Et elle nous a demandé d’imaginer maintenant les jeunes Ariégeois comme des arbres, ou plutôt, des graines !
De l’idée au projet
“Ces graines, qui sont en fait leurs idées et aspirations, nous les aidons à germer dans nos pépinières d’initiatives. L’idée naît puis se développe à son rythme, se forme et se transforme pour devenir une plante.
Pour l’aider à se consolider et à résister aux vents tout en ancrant solidement ses racines, nous lui choisissons un tuteur ou mentor qui, expérimenté et bienveillant, saura lui transmettre son expertise.
Par des espaces de ressources, des formations, rencontres, événements et ateliers, l’arbre se nourrit et grandit.
Puis les branches se développent au fur et à mesure que la confiance et les partenariats se créent, l’arbre acquiert alors sa forme unique tout en prenant de la hauteur.
Un cheminement
Vous me direz, c’est un idéal, certains arbres tombent parfois…
Je répondrais que certains arbres parfois ont besoin de se déraciner pour pouvoir se régénérer.
Mais alors ensuite? Que deviennent ces arbres?
Certains deviennent pirogues et découvrent le monde, revenant parfois chargés de trésors.
D’autres forment un écosystème autonome dès lors que nous les entourons d’arbres de tous âges, même bicentenaires, car vous le savez peut-être, les arbres sont capables de se transmettre de la connaissance, grâce à leurs racines.
Que forment alors des arbres une fois rassemblés en une même clairière ? Des Forêts !
Et bien, notre expérimentation fait le pari que ces forêts, arbre après arbre, transformeront notre paysage de citoyens Ariégeois.”
Merci Laura pour ces métaphores poétiques !
A suivre…
Nous vous présenterons très régulièrement des projets accompagnés dans le cadre de l’expérimentation.
La prochaine « tribune » sera dédiée à Simon, Samuel, Thibault et Corentin à l’origine du projet « Fauconfasse ».
Nous vous présenterons également les deux référents locaux qui accompagnent directement les projets sur les deux territoires pilotes engagés dans l’aventure.