Aujourd’hui, nous vivons une période de crise des États-providence observable dans de nombreux pays européens.
D’autre part nous constatons des ouvertures successives du champ de l’éducation aux pratiques et acteurs marchands qui portent déjà en elles les dérives constatées récemment pour les crèches privées lucratives.
Par conséquent, n’est-il pas urgent d’envisager une transformation des pratiques institutionnelles pour donner davantage de place aux citoyens concernés, aux parents, aux collectifs associatifs d’intérêt général notamment ceux issus de l’éducation populaire, aux professionnels porteurs des valeurs des politiques publiques, afin d’inscrire les systèmes éducatifs dans une transition démocratique qui mobilise les parties prenantes ?
L’éducation ne doit-elle pas être considérée comme un bien public émancipateur, un patrimoine commun, qui implique une responsabilité collective ? En ce sens chaque acteur ne porte-t-il pas le devoir d’être concerné dans une approche qui se dégage de l’injonction pour accepter la co-construction ?
Au-delà d’une conduite publique soucieuse de la maitrise de ses dispositifs et moyens, ne pouvons-nous pas mettre davantage en chantier-partagé ce « bien public commun » qu’est l’éducation ? Il s’agirait alors simplement d’ouvrir les systèmes actuels de gouvernance aux contributions démocratiques des différents acteurs.
L’éducation, en tant que bien commun, ne peut avoir essentiellement un caractère utilitariste en formant des individus qui vont intégrer un modèle socio-économique établi ; elle doit retrouver sa vocation républicaine première pour être un véritable champ humaniste d’émancipation et de consolidation des liens sociaux, en prise avec les transformations environnementales, sociales, culturelles et relationnelles qui interrogent le devenir de notre société.
Elle implique ainsi la mise en vie de forme de coopérations qui s’éloignent des logiques de concurrences économiques, de déresponsabilisation collective, d’oppositions individualistes.
Dans le processus engagé de transformation de la gouvernance de « Territoires Éducatifs 09 », c’est aujourd’hui cette notion de bien public commun qui est interrogée.
Au cours d’une rencontre partenariale récente, un élu départemental évoquait les enjeux qui se présentent au collectif TE09 : « La mutation que traversent nos territoires ruraux exige des réponses renforcées à travers un portage et une réflexion réellement collective. Plus que jamais, les politiques publiques doivent s’ancrer dans les réalités et la diversité de nos territoires ariégeois, afin de mieux répondre aux besoins de notre jeunesse. »
Cette volonté partagée de re-faire du commun s’illustre au travers de diverses initiatives que nous vous présentons dans les actualités du mois : implication des jeunes à Tarascon, rencontre d’un réseau en construction dans l’Aude, journée d’échange de pratiques participatives, réseau’colos09, collectif jeunesse à Pamiers… autant d’expériences qui nous nourrissent et que nous espérons inspirantes.