Ils ont vécu une aventure exceptionnelle…
« Ils », c’est le groupe des Dionysos dont nous vous présentons l’aboutissement ultime dans l’article “Apothéose” au travers notamment d’interviews des jeunes acteurs.
Une aventure hors du commun pour ces jeunes du LEP François Camel à Saint-Girons, élèves de la filière animation.
Mais que nous dit cette histoire vécue ?
Elle nous dit incontestablement que l’émotion transcende l’être, que l’émotion sublime les apprentissages, que l’émotion rend l’expérience unique et surtout inoubliable.
Parce qu’apprendre, c’est se souvenir. Nous souvenons nous de tout ce que nous avons appris ? Et si nous nous questionnons sur ce que nous avons retenu, n’est-ce pas souvent relié à des moments, des situations, des évènements particuliers qui ont donné sens à l’apprentissage et qui nous permettent de nous en souvenir encore aujourd’hui ?
Cette aventure dit également à ceux et celles qui n’en seraient pas déjà convaincus, que l’éducation populaire est étroitement liée à l’éducation nationale. Elle en sublime les objets, elle en augmente les effets.
Le rapprochement entre les pratiques artistiques et l’éducation populaire existe déjà.
Mais ce rapprochement fonctionne lorsque la pratique n’est pas seulement descendante, lorsqu’il y a un vécu à la fois individuel et collectif, lorsqu’il y a rencontre entre l’artiste et l’animateur, entre l’artiste et le groupe, lorsque le groupe amène à changer le regard de l’artiste, lorsque l’artiste amène le groupe à se dépasser, lorsqu’il amène chaque individu qui compose le groupe à cheminer dans son moi le plus profond.
Ce collectif n’existe cependant que lorsqu’il y a rencontre entre démarche artistique et démarche d’animation, dans une complémentarité qui amène le groupe à écrire une histoire commune au travers d’un support artistique, à mettre tous les moments de la vie quotidienne qui font collectif au service de la création, du projet artistique.
L’art ne doit pas essentiellement être quelque chose que l’on observe, mais quelque chose que l’on vit. Pour qu’il y ait rencontre, pour qu’il y ait apprentissage, il faut qu’il y ait émotion.
Et l’émotion a atteint son paroxysme jeudi et vendredi dernier pour ces jeunes du LEP Camel à qui nous avions voulu donner la parole de manière décalée. Lorsque tous les publics présents lors de la dernière représentation se sont levés pour redoubler d’applaudissements, les larmes ont coulé. Le stress était tombé, la confiance en soi était transcendée et la garantie que rien ne serait jamais plus tout à fait pareil était visible sur tous les visages.
Cet alliage qui mêle enseignants, artistes, animateurs, services publics éducatif et culturel, association d’éducation populaire, crée des bijoux d’humanité. À nous d’en enrichir un quotidien et une action locale qui en ont bien besoin.