La période incertaine, déstabilisante et anxiogène que nous traversons amènerait-elle à remettre en questions non seulement la place de nos actions éducatives au sein de la société mais également la place des citoyens pour et avec lesquels nous œuvrons au quotidien ? Serait-elle également susceptible de nous amener à un retour à des essentiels que l’on pouvait penser en perdition ?
Les sujets à interroger sont multiples et prégnants, les articles de ce mois-ci en abordent quelques-uns :
- La place de l’éducation populaire, un ancrage dans une conception de l’éducation qui s’appuie sur l’émancipation, l’éveil de l’esprit critique, l’engagement citoyen au sens de l’engagement politique au sein de la cité, au service d’un progrès social, de progrès humains (L’Education Populaire, enjeu d’une société émancipatrice).
- La place des jeunes dans l’exercice de leur plein droit de citoyens ancrés dans leurs lieux de vie même s’ils n’ont pas encore leur plein droit de vote. À l’instar de Pamiers qui co-construit sa politique de jeunesse (Politique Jeunesse à Pamiers, où en est-on?) et en référence à la journée du vendredi 11 février sur les politiques intégrées de jeunesse (Politiques intégrées de jeunesse, retour sur la journée du 11 février).
- La place des enfants et des jeunes en les considérant comme experts utilisateurs de leur environnement et comme source de co-construction de projets ambitieux ancrés dans le local. Et quoi de mieux que le projet initié en Haute-Ariège dans le cadre d’un programme d’aménagement du territoire pour illustrer ce propos (Haute Ariège : des nouvelles du projet Adenanc, village idéal)?
- La place des professionnels qui mettent leur engagement au service d’un projet éducatif et social à fort ancrage territorial, au service d’une ruralité conquérante. Le portrait de Patricia Pouvreau incarne indéniablement cette réflexion (Portrait du mois : Patricia Pouvreau, confidences intimes d’une vie professionnelle engagée).
Car c’est bien de ce dernier point dont il s’agit sans doute. Affirmer que quand les propos tendent à mettre l’accent sur les zones à revitaliser, les déserts médicaux, les territoires sur lesquels les jeunes n’ont pas les mêmes chances… nos territoires ruraux peuvent au contraire être des laboratoires d’expérimentations innovantes, des espaces de proximité qui favorisent le pouvoir d’agir, des échelles à taille humaine où le maillage des villes et village devient une force et donne envie de s’engager pour un lendemain de tous les possibles.