Cet édito ne s’appuiera pas sur le contenu des articles de ce mois-ci. Il fera par contre entièrement place à ce qui se joue aujourd’hui même, au travers du mouvement de grève des animateurs et animatrices du périscolaire.
Les métiers du périscolaire, ce sont encore aujourd’hui des emplois précaires, des horaires hachés qui bousculent des vies familiales et des salaires qui ne permettent souvent pas de vivre décemment, puisqu’en moyenne, la rémunération d’un animateur au niveau national oscille entre 800 et 900 euros par mois.
Si des collectivités et des employeurs privés ont fait du chemin pour pérenniser des postes, fidéliser des personnes, beaucoup reste encore à faire.
Ces professionnels ont le sentiment que leur métier n’est pas pris au sérieux, que leur rôle se cantonne à la « garde d’enfants » et qu’ils ne sont, in fine, pas reconnu dans leurs compétences éducatives.
Ils sont pourtant présents matin, midi et soir dans les écoles, ils officient souvent sur des journées de plus de 12H lors des séjours de vacances, ils sont proches des familles et ils jouent souvent un rôle de lien, de médiation avec l’ensemble des acteurs éducatifs. Les projets variés qu’ils portent, tant culturels, qu’artistiques ou encore sportifs, mais également les situations collectives de découverte qu’ils provoquent permettent assurément aux enfants de consolider des savoirs et d’acquérir des compétences utiles dans leur processus d’émancipation.
La place de l’animateur dans la communauté éducative est de fait indiscutable.
Cette crise sanitaire a été le révélateur de l’existence de ces maillons incontournables dans la chaine éducative : toujours présents même si on a peu parlé d’eux et s’ils ont souvent été les oubliés des médias et des remerciements.
De conséquents mouvements de grève ont eu lieu partout en France ces jours-ci et l’Ariège n’y a pas échappé.
Il est alors sans doute de notre responsabilité à toutes et tous, aux différents niveaux qui sont les nôtres, mais aussi collectivement, de faire avancer la réflexion autour de cette question et de permettre à la fois la montée en compétence des personnes concernées, mais également une meilleure lisibilité de ce que sont ces métiers aux fins d’une meilleure reconnaissance de leur intérêt public.
Gageons que l’espoir qui nait de cette mobilisation permette, à toutes et tous, comme à tout un chacun, de passer de bonnes fêtes de fin d’année.