Un projet qui arrive à terme, c’est un succès, une fierté, une assurance, une confiance … c’est parfois des rires, une explosion de joie, des larmes, la sensation de s’être surpassé, l’envie de recommencer ou de passer à autre chose, un regret de quitter l’aventure et le collectif…
Les Dionysos se sont produits à Saint-Girons jeudi et vendredi dernier et ce fut l’apothéose ! Apothéose parce-que c’est un honneur extraordinaire que leur a rendu le public venu nombreux pour les quatre représentations. Même le Sénateur de l’Ariège, Monsieur Jean-Jacques Michau était là !
Alors des larmes, il y en a eu beaucoup après le spectacle, parce que les émotions ont débordé, exprimant à la fois la joie, la fierté d’être allé au bout de cette aventure mais aussi le regret et la tristesse de devoir quitter ceux et celles avec qui ils l’avaient partagée.
Et puis, ils ont joué devant leurs pairs, et ça, c’est incontestablement ce qui générait le plus de stress : la peur du regard de l’autre, de sa réaction, de la moquerie… Mais non, rien de tout ça ! L’ensemble des lycéens du LEP Camel, tout comme les résidents des Ehpad locaux qui s’étaient déplacés, ont été bluffés ! L’écoute était bienveillante, l’admiration se lisait dans les regards, les rires ont explosé, les larmes se sont parfois glissées au coin des yeux…que de l’émotion !
Il faut dire que tenir un projet pendant une année scolaire, avec des contraintes, des exigences liées à la présence de professionnels, une pression parce que ce spectacle était tout de même monté dans le cadre d’une scène nationale, des représentations devant 100 à 150 personnes à chaque fois, dans le cadre du foirail de Saint-Girons qui exigeait automatiquement de parler fort…, ce n’était pas un long fleuve tranquille. Chaque spectateur s’est d’ailleurs dit que c’était une performance et s’est demandé si lui-même y serait arrivé.
Alors oui, ce fut l’apothéose ! La consécration au sein du monde des artistes, la consécration parmi les dieux !
Interviewés par « One Shot vidéo » dans le cadre d’un reportage qui sera présenté aux assises de la jeunesse à Foix du 12 au 14 juin prochain, chacun a pu dire devant la caméra ce qu’il avait vécu.
Axel : marcher avec des talons aura été pour moi une première ! J’étais à la fois très à l’aise et dans le stress.
Mïck : j’ai appris à parler plus fort, à mieux articuler, à m’affirmer, à voir les choses autrement. Je sais que ce sont des choses qui me serviront dans un autre contexte.
Maëva : nous avons fait ce spectacle à partir de sujets qui nous touchent. Anthony (le metteur en scène) a su écrire cette pièce à partir de ce qu’il a découvert en nous au cours des deux séjours et journées que nous avons passés ensemble. Le scénario a évolué avec ce que nous amenions de nos propres personnes.
Robin : moi j’ai écrit toutes les musiques. Je n’aurais jamais cru qu’elles seraient toutes retenues…c’est une fierté, oui ! »
Sloane : au début, c’est compliqué de se situer, mais peu à peu on prend confiance en nous. Moi je suis devenu le personnage principal, je n’aurais jamais pensé ça. Anthony a su utiliser mon mal-être lié à mes problèmes de santé, pour m’amener à dépasser tout ça, à me surpasser. C’est un autre regard que les autres ont pu porter sur moi. On a appris à se connaitre. Aujourd’hui, c’est main dans la main.
Robin : c’est très valorisant et inhabituel de travailler avec des pros et surtout d’être considérés comme des pros. Alors forcément, on prend très rapidement confiance en nous.
Alexis : moi, en général, je suis à l’aise quand je suis avec mon ballon de basket. Dans les groupes je suis toujours le bout en train, le gars jamais sérieux. Mais là, ça me change ; j’ai la sensation d’avoir sacrément pris confiance en moi, de manière générale et que le regard que les autres portent sur moi est différent. C’est une belle expérience qui amène une réflexion intérieure.
Robin : Moi, je suis très timide. Mais cette expérience, avec ces représentations en public, j’ai l’impression que ça a gommé un peu de ma timidité. On est trop forts !
Anaïs : Moi, j’ai déjà fait du théâtre, mais là c’était différent. J’ai découvert le public. Il fallait se concentrer pour ne pas voir les gens, se mordre les joues pour ne pas rire. Et puis on a été encadrés par de sacrés pros, Anthony, Aurélie qui nous a fait danser. Et puis aussi Julien qui a été très présent et bienveillant. On a même fait de l’accrobranche. Tous les moments informels faisaient partie de l’histoire, notre histoire.
Maëlle : moi je suis très timide à la base. C’est compliqué de jouer ce qui n’est pas nous. On se sépare du nous réel pour devenir nous de la pièce. Aujourd’hui j’ai pris confiance en moi, c’est certain. Au début il y avait des clans dans le groupe, maintenant on est tous solidaires les uns des autres. Jouer devant un public c’était intimidant, mais je suis triste que ça se termine.
Alexis : Maintenant, on est des STARS !
Maé : Moi j’ai eu envie d’arrêter plusieurs fois… On a continué parce qu’on n’avait pas le choix. On se disait que le théâtre c’était pas pour nous. Mais ça, c’était du jamais vu.
Emma : J’avais une vision classique du théâtre, mais là c’était VIVANT ! Du théâtre, de la danse, une histoire construite à partir de nous, plein de petites choses…
Léo : Moi, je ne voulais pas être « sur scène », alors je me suis occupé du son. Grâce à Émilien, le technicien de l’Estive j’ai été formé en très peu de temps, merci à lui ! Je suis un peu frustré parce que j’avais aussi écrit une musique qui n’a pas été retenue…mais bon, c’est comme ça, je comprends. La sensation que j’ai eu en les regardant jouer, c’est qu’en fait, ils racontent leur vie, sans savoir que c’est leur vie !
Emma : on se retrouve sur la scène, une partie de nous est là, une partie reste en dehors.
Maé : aujourd’hui, on se lâche beaucoup plus ! Dans notre vie pro ça va nous aider, c’est sûr ! On assume qui on est, on se sent moins jugés, on s’en fiche de ce que pensent ou disent les autres !
Emma : le théâtre, ça rapproche.
Maé : la danse, avec Aurélie, c’était magique. On n’aurait jamais cru arriver à danser, ensemble en plus. Elle a su tirer le meilleur de nous.
Mïck : on va surement garder des liens. C’est une aventure, c’est NOTRE aventure et ça restera la nôtre ! on est une famille, la famille des Dyonisos.
Robin : je garderai une anecdote : quand Anthony nous a bousculés, en nous disant qu’il nous trouvait “ridicules” dans notre façon de jouer, pas du tout concentrés. Il voulait tout arrêter. Il a su en fait nous pousser dans nos retranchements…et le résultat est là aujourd’hui!
Anaïs : Un regret : pour ceux qui ont quitté l’aventure en chemin. On aurait aimé qu’ils vivent ça avec nous jusqu’au bout. Mais la peur de jouer devant un public sans doute… J’espère qu’ils connaitront ça un jour.
Nous les avons laissés sur ces paroles et sur une exceptionnelle “dernière”. Il nous plait à penser que leurs parcours de vie seront impactés positivement par cette histoire vécue. Il nous plait à penser qu’elle les aura fait grandir. Même si les heures et les jours qui suivent sont sans doute pour eux remplis à la fois de vide et de nostalgie…
Avec Maëva Alibert, Alexis Benzain Rodrigues, Maë Bergeron, Mïck Boutarfa, Robin Bouzonville, Roman Couret, Maëlle Galy, Sloane Lebon, Mathys Lefebvre, Evan Mbo Mbo, Axel Rubio, Anaïs Turquier, Emma Valente et Aurélie Mouilhade, Anthony Poupard.
Un grand merci aux artistes Anthony Poupard et Aurélie Mouilhade pour leur professionnalisme, un grand merci à l’Estive et plus particulièrement à Carole Albanèse sa directrice et à Doris Teixeira, chargée de relations qui a suivi toute l’aventure, un grand merci à Nadia Thoreau, enseignante responsable de la filière animation, qui a cru en ce projet et qui a embarqué l’ensemble du LEP Camel derrière elle, un grand merci à LECGS et plus particulièrement à Julien Billaud qui a été le ciment du projet et à Agnès Fasan qui a tenu les engagements au delà du prévu.
Merci également à tous les financeurs d’avoir soutenu ce projet, ils se reconnaitront.