C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris le décès de Pierre Arrieumerlou qui aura marqué l’Ariège de son empreinte humaniste et fraternelle. Il fait partie de ces quelques personnes dont, comme le dit Norbert Meler dans l’hommage que nous lui rendons au travers de divers témoignages (voir l’article d’hommage), « leur exemple nourrit les tacherons de l’avenir » !
Pierre avait adopté l’Ariège et l’Ariège l’avait adopté tant il avait su apprécier ce qu’offrait cette ruralité qui rapproche les citoyens peut-être plus qu’ailleurs.
La ruralité, c’est aussi le propos sous-jacent de l’expérimentation « jeunes en milieu rural » qui nous a amenés jusqu’à Montreuil le 26 novembre dernier pour un bilan des 10 projets lauréats, dont nous faisions partie (voir l’article sur cet événement).
Mélanie Gambino, enseignante chercheuse en géographie, que nous connaissons bien en Ariège, a appuyé sur la nécessité de ne pas opposer jeunes ruraux et jeunes urbains et de ne pas stigmatiser la jeunesse rurale comme une jeunesse défavorisée. La jeunesse rurale est plurielle et la ruralité est aussi synonyme de forces notamment dans les capacités d’adaptation qu’elle permet de développer et de capitaliser.
Parce que nous vivons dans un territoire rural nous avons sans doute la possibilité, la nécessité, le devoir, de travailler main dans la main pour affronter les enjeux de demain. C’est en révisant sa gouvernance que le réseau « Territoires Éducatifs 09 » fait le pari de la complémentarité des acteurs, des expertises, des analyses mais aussi des initiatives volontaires, de la fluidité de l’information et de l’intelligence collective (voir l’article sur la gouvernance partagée de Territoires Éducatifs 09).
Dans les formations bénévoles qu’elle met en place la Ligue de l’enseignement de l’Ariège prouve, de par le nombre de participants qu’elle rassemble, que la ruralité est un vivier d’initiatives et de créateurs de lien social (voir l’article sur la formation des bénévoles).
Et c’est aussi cette ruralité qu’interrogera et valorisera la journée sur l’éducation artistique et culturelle programmée le 5 février prochain (voir l’article sur la journée de rencontres territoriales). Oui, nos territoires ruraux sont des territoires de culture !
La ruralité est un laboratoire. Elle donne la possibilité de croiser les regards, de fabriquer du lien, d’écrire de nouveaux récits, d’imaginer un futur désirable.
Dans un contexte anxiogène n’oublions pas de garder cet esprit de ruralité accueillante, solidaire et confiante, sur les traces de celles et ceux qui nous ont montré le chemin.