Laissez-nous prendre le temps, juste d’écouter le vent dit une chanson…
Depuis mars 2020, nous avons multiplié les périodes de confinement partiel ou total avec une impression que le temps s’est arrêté, qu’il est suspendu, qu’il est source de questionnement perpétuel…
Qui sommes-nous aujourd’hui ? où allons-nous ? qu’allons-nous donc devenir ? de quoi sera fait demain?… Et surtout qu’allons-nous faire de demain, puisque cette décision nous appartient ?
Si cette crise inattendue, presque incroyable, voire surnaturelle, nous a mis face à notre fragilité, face à nos incohérences, allons-nous être capable de discerner où se trouve l’essentiel, où se trouve Notre essentiel individuel et collectif ?
Cette crise aura incontestablement interrogé notre rapport au temps.
Un virus qui nous rattrape dans un temps record, une course effrénée pour lutter contre lui, la prise de conscience que l’on est en retard dans de nombreux domaines que ce soit la production de masques ou la gestion du système hospitalier et que l’on a été incapable d’anticiper, de prendre de l’avance…
In fine, nous avons vécu un temps long de confinement que nous avons comblé par « le temps court des réseaux sociaux » avec ce besoin d’occuper le présent sans réellement prendre le temps de méditer le monde.
L’historien François Hartog parle d’un présent replié sur lui-même, accéléré, fait d’urgences et d’adaptations permanentes ; Chronos « s’absorbe dans l’instant et n’a d’autre horizon que lui-même ».
Mais aujourd’hui nous sommes écartelés entre l’immédiateté de nos vies et un futur aussi démesuré qu’agressif.
Or, vivre implique d’accorder à l’avenir un certain statut, de lui donner des allures de défi, ce qui suppose de l’investir avec des idées, des projets, des représentations, des paris, des désirs.
L’enjeu est sans doute de se remettre à penser notre futur en nous interrogeant sur ce que nous voulons, sur ce qui est essentiel pour nous, en tenant compte de ce que nous savons déjà et de ce que nous sommes en train d’apprendre et de comprendre, dans cette situation inédite.
« The answer is blowin’in the wind » chantait Bob Dylan… C’est en tout cas dans le souffle de l’été que nous invitons les structures éducatives du département, au travers des articles présentés ce mois-ci, à donner sens à leurs actions estivales, à se recentrer sur l’essentiel, en regardant autour de soi la richesse qu’offre l’environnement ariégeois.
Et c’est notamment vers la découverte de trois centres d’accueil éducatif que nous les invitons à cheminer ( Le centre de Montagne PEP de Suc et Sentenac, Le Vallon d’Aïga, La Tanière des Débrouillards ), trois centres pour lesquels donner le temps au temps, prendre le temps, ne pas courir après le temps… reste le crédo et reste surtout une invitation à façonner notre environnement en tenant compte de son histoire, de son présent et de son avenir.
Belle découverte !