Depuis le mois d’avril, la plateforme « Territoires Educatifs » s’est doté d’un espace d’échange et d’expression en ligne justement nommé “Exprimez-vous”. Il est temps de faire un retour sur les premières contributions.
Certains pourront qualifier les propos tenus d’utopiques, mais une phrase synthétise sans doute l’esprit qui s’en dégage : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
Olivier a lancé le propos en qualifiant les métiers de l’éducation de “quête permanente de nouvelles utopies”. Il nous invite à saisir le coup de frein que représente cette pandémie comme un temps suspendu propice à une méditation individuelle et susceptible de nous transporter dans un processus de remise en question.
Dans le même sens Blaise nous amène à saisir la chance qui nous est donné pour réinterroger notre société.
Aurélie a réalisé pendant cette période qu’on pouvait penser autrement et elle se dit avec Marc Levy que « tout est possible, que c’est une question de temps, le temps de comprendre comment c’est possible ».
Cathy nous pousse à développer de nouvelles formes de solidarité, en proximité, parce que les organisations qui se sont mises en place de-ci de-là ont montré que l’échelle de proximité était capable de répondre aux besoins immédiats et aux besoins des plus fragiles.
En tant qu’enseignante, Hélène déplore une inégalité de moyens dans les collectivités et dans l’école. Elle interroge ainsi les modes de solidarité interterritoriaux, souvent inexistants, pour que chacun ne se retrouve pas seul dans les décisions qu’il est obligé de prendre faute de moyens. Dans ces contextes, les tâches sont lourdes pour les professionnels et la coopération est une réponse pour les assumer.
Dans le même ordre d’idées, Raphaël croit à la médiation à l’école pour que les enfants comprennent le monde qui les entourent et pour que l’école soit vecteur d’une société plus coopérative et solidaire.
En réponse, Cathy met l’accent sur les nombreuses expérimentations qui existent, de manière silencieuse parfois, mais qui représentent un réel vivier pour le changement. Et elle rappelle:
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
Laura nous invite quand elle à reprendre le chemin de l’éducation populaire, à la solidarité, à offrir un peu de nous-même pour l’autre. Elle croit aujourd’hui possible d’investir l’espace public et de faire de chaque petite parcelle un espace de culture parce que l’art et la culture “agitent nos âmes et leur permettent de se renouveler”.
Christelle fait référence à l’écologie sociale et réinterroge la puissance d’agir de l’éducation populaire qui déploie des formes idéologiques et culturelles pouvant conduire en conscience des conflits jusqu’à leur résolution consensuelle et acceptée.
Transmission de savoirs, mise en contradiction des représentations et mise en commun, tracent un processus qui invite à partager nos différentes compétences pour agir de manière complémentaire et avec plus de force. C’est une “intelligence insolente” car collective, qui vise l’émancipation.
Marie-Cécile termine le propos du mois et nous amène à aborder la vie par des chemins détournés, en faisant un pas de côté, en interrogeant notre rapport au travail pour que ce dernier ne devienne pas un mécanisme sans fin qui nous enferme et nous empêche d’être plus solidaires et tournés vers les autres. Trouver un équilibre entre “travail rémunéré” et “travail politique” est son leitmotiv.
Elle ouvre ce qui peut être une perspective partagée : créer un collectif détaché de toute injonction institutionnelle pour penser autrement et agir autrement.
« Ils ne savaient pas que c’était impossible…Et si on le faisait? »