Catherine SENE est Ariégeoise d’adoption, et Pyrénéenne de cœur. Très tôt dans sa vie elle aspire à vivre dans « nos » montagnes, même si, nous le verrons, elle a eu quelques problèmes de GPS ! Actuellement Conseillère d’Education Populaire et de Jeunesse, à la DDCSPP de l’Ariège, elle se définit toujours comme « Animatrice Socio-Culturelle », même si, « toute petite », elle aspirait à un tout autre avenir.
Dans le Nord… enfin… le Nord de la Garonne, Catherine « se rêve » Ethologue
A Saran et Fleury les Aubrais, dans le Loiret, elle fait ses premiers pas. Ecole, collège, lycée. Elle veut devenir éthologue, travailler avec les animaux, comme Diane FOSSEY (Gorilles dans la brume). Sur les conseils de sa mère, elle passe son BAFA, et va ainsi se faire 4 sous durant les vacances. Mais l’animation n’entre pas encore dans son projet de vie et elle envisage des études de biologie. C’est la lecture d’un ouvrage, écrit par une enseignante américaine, qui va lui faire prendre un premier virage. Influencée par la description du travail mené avec des enfants en grande difficulté, elle fait vite le lien entre sa passion, les animaux, et ce sujet qui la touche, l’éducation. « Je me suis imaginé tout de suite travaillant avec des enfants, des jeunes en difficulté, en « utilisant » l’animal pour les aider à avancer, à trouver leur place dans la société ». Du coup elle revoit son projet et envisage d’intégrer une école d’éducateur spécialisé. Mais, comme bon nombre de lycéens, elle découvre, quand elle obtient son bac, qu’il est trop tard pour passer le concours d’entrée.
André SCHMITTEL lui « refile le virus » de l’Animation …
Finalement ce « raté » va lui offrir la chance de croiser celui qui, finalement, restera à jamais le fondateur de son parcours professionnel : André SCHMITTEL. Il est responsable des maisons de quartier de Fleury, et il recrute Catherine (Oui, ici on ne l’appelle pas encore Cathy !).
Au passage : « merci maman d’avoir ouvert les portes du BAFA ». L’expérience qu’elle a eue, quelques semaines, dans un « internat éducatif », avant de rencontrer son « mentor », la fait se questionner sur son idée d’intégrer l’éducation spécialisée. Ici, aux côtés d’André SCHMITTEL elle découvre une organisation où l’implication des habitants se fait sans pression, sans injonction. Elle apprécie plus que tout la liberté qui est laissé aux professionnels, aux familles, aux enfants et aux jeunes de développer des projets délirants. « Cette rencontre m’a donné le virus de l’animation socio-culturelle ». Alors, tout naturellement, quand elle réussit le concours d’entrée en école d’éducateur, et en parallèle celui d’un IUT Carrières sociales, option animation, elle n’hésite pas. Direction Paris … Catherine sera animatrice.
Les Pyrénées, enfin ! Enfin… presque ! Catherine devient Cathy…
Son DUT en poche, elle va, enfin, vivre son « rêve de Pyrénées ». Elle débarque à Toulouse, puis à Castres (Quand je vous disais que son GPS n’était pas très bien réglé !). Elle devient Cathy, ici, dans le sud. Elle bosse dans une MJC du Tarn, pas une expérience terrible, puis part quelques temps à Annecy (Là le GPS était surement en panne !). Elle revient rapidement, n’imaginant pas sa vie ailleurs que dans « notre » sud montagnard. Installée à Castelnaudary, les virées en moto la transportent vers … le Pas de la Case ! Grâce à ses addictions (LOL comme ils disent) et au prix de l’essence, elle découvre l’Ariège et plus particulièrement la ville de Foix, lors des pauses à mi-parcours. Elle tombe amoureuse de la cité comtale et vient vivre, enfin, dans les Pyrénées !
De la Maison des Loups à Lavelanet
Depuis la « Maison des Loups » à Orlu, où elle travaille, elle cherche un emploi dans l’animation. Elle rencontre alors Lisa VICTORES, responsable de « Pays de Foix Jeunesse », puis, grâce à cette dernière, Joëlle MAURY, élue à Lavelanet, toutes deux pionnières de l’animation jeunesse dans le département. Joëlle la recrute rapidement en tant que responsable jeunesse. Elle y restera 18 ans. De son premier poste, avec 1 collègue en emploi aidé, elle évoluera jusqu’à celui de chef de service animation avec plus de 30 animateurs et directeurs à ses côtés. Coordonnatrice du CISPD, qui compte 120 partenaires, elle vit ses plus belles années professionnelles entre 2006 et 2010. Des années lors desquelles les élus lui permettent d’inventer, d’expérimenter, et de mettre en musique ce pour quoi elle s’engage depuis ses « rêves d’enfant », des projets qui ont pour objectifs de permettre à tous de trouver une place dans notre société. La mise en place et l’accompagnement du « conseil particip’actif de jeunes » restent à jamais gravés dans sa mémoire.
« Jeunesse et Sports » pour continuer son Histoire… « jusqu’à…? »
Elle gravit aussi les échelons dans la Fonction Publique Territoriale, à force de concours et examens. Admise attachée principale, elle se voit contrainte de quitter le Pays d’Olmes, la collectivité ne souhaitant pas la nommer. C’est à la DDJS qu’elle va rebondir, en prenant la relève de Marie-Gilles TREVIS, Conseillère d’Education Populaire et de Jeunesse. Désormais titulaire, elle trouve sa place dans les services de l’Etat. « On a encore des marges de manœuvre qui nous permettent de travailler en conjuguant les orientations fixées et nos valeurs ». Depuis Fleury, sa rencontre avec André SCHMITTEL, elle n’a pas vraiment changé Catherine, devenue Cathy. Aujourd’hui elle est très impliquée, engagée, dans toutes les dynamiques autour des questions de « Jeunesse ». Avec toujours la même ambition, qu’elle a formulé lors d’une réunion du FDLA dernièrement, quand il s’est agi d’exprimer son vœu pour l’année 2020 : « Je souhaite que les jeunes, de tous profils, de toutes origines, prennent une partie du pouvoir, pour construire un monde meilleur … et que je puisse y contribuer un petit peu ».
Ceux qui la côtoient, de l’Assemblée Libre des Jeunes au FDLA, en passant par le Point Accueil et Ecoute Jeunes, le BIJ, les formations des animateurs jeunesse, les groupes de travail dans le cadre du Projet Départemental pour des Politiques Educatives concertées… savent combien elle est effectivement engagée. Les valeurs de la Démocratie, de l’Education Populaire et la Justice Sociale sont le terreau de son action au quotidien. « Pour m’impliquer j’ai besoin que mon travail soit en adéquation avec ce que je crois ». Cette phrase, lancée en fin d’entretien, n’est pas anodine. Son sourire décline quelque peu quand elle exprime ses inquiétudes quant à la réorganisation des services de l’Etat et le sort, pas encore très précis, fait à la « Jeunesse et aux Sports » de la DDCSPP actuelle. « Je prends plaisir à travailler. Mes missions et l’organisation sont conformes à la conception que j’ai de nos métiers de l’animation … mais jusqu’à quand ? ».
Elle ne s’étendra pas sur le sujet, retrouvant rapidement le sourire et le « peps » quand nous oublions l’objet de notre rencontre, « le portrait pour la newsletter du site Territoires Educatifs », pour échanger au sujet de la place des jeunes dans les politiques publiques, de leur pouvoir d’agir…
Mais ceci est une autre histoire… la suite de « son » Histoire.
Interview réalisée par Éric D’Almeida