Drôle de période qui traîne en longueur, qui nous inhibe, qui nous confine, qui nous retranche, qui nous entrave…et qui nous oblige à devenir les rois du « Click and Collect ».
Mais qu’allons-nous collecter de tous nos clicks ?
Nos environnements de travail partenarial ont changé. Nous cliquons quasiment tous les jours sur un lien qui nous amène dans une réunion, une conférence, des ateliers coopératifs. On peut tout faire avec le numérique ! Et qui plus est, on gagne en réactivité, on fait moins de déplacements, on a moins d’impact sur la planète…c’est vrai…
Mais l’impact social, le mesure-t-on réellement ?
Est-ce cela un environnement de travail, un environnement où le contact humain, le contact physique n’existe pas ?
Soyons conscients qu’un environnement de travail détient un réel pouvoir. Un pouvoir qui permet de transformer le contact humain et qui peut nous dépasser complètement si nous n’y prenons garde. Combien de mal-être au travail sont nés d’environnements non adaptés ?
Nous conservons indubitablement un contact permanent grâce au numérique, grâce aux facilités qu’il nous procure aujourd’hui.
Mais ce contact virtuel ne peut remplacer la présence physique seule vectrice d’expression de l’émotion collective au sens Durkheimien du terme.
La confiance peut-elle se créer en ligne ? L’empathie peut-elle passer à travers les ondes ? Notre créativité peut-elle se développer de la même façon quand on ne ressent pas l’émotion de l’autre ? L’intelligence collective ne se développe que quand se développe en amont un sentiment d’appartenance à un groupe. Et ce sentiment est un sentiment viscéral, dont l’espèce humaine, avant tout sociale, ne peut se passer.
Notre action éducative a besoin d’innovation, encore plus dans le contexte actuel. Les émotions collectives qui s’expriment au cours de nos échanges coopératifs sont des leviers qui permettre à la créativité de s’exprimer.
Durkheim a vu dans les émotions collectives le moteur même du changement social.
C’est sans doute en pleine conscience de ces éléments que TOUS les coordonnateurs et coordonnatrices de politiques éducatives locales ont décidé, pour leurs deux prochaines journées de formation, programmées les 3 et 4 décembre prochain, en partenariat avec l’antenne CNFPT de l’Ariège, de ne pas « cliquer », mais de coopérer en direct.
Ils se retrouveront donc dans les locaux du centre universitaire, dans le respect complet des règles sanitaires en vigueur, pour exprimer leurs émotions et développer une intelligence collective qu’ils mettent tous les jours au service de leurs territoires.